mercredi, mars 02, 2005

Le doute comme méthode pour le bien-être

Coïncidence amusante, tu parles du cosmos pour reconsidérer l'homme et tu nommes ce blog "debut d'une longue aventure intérieure". Carl Sagan, romantique de la science, a réalisé à la fin des années 1970 une série de 13 documentaires ayant pour thème le Cosmos et l'humanité, et l'a sous titré : "a Personal Journey".
Comme la tienne, son approche vise à rappeler à l'homme son extraordinaire originalité : objectivement, à travers le le temps comme à travers l'espace, l'homme est une bête à part, dérisoire et miraculeuse, suspendue sur un fil entre néant et sublime.
Soit. Mais cela ne suffit pas.
Sa conscience de soi et sa capacité d'autodétermination confèrent à l'homme un talent sulfureux et abyssal : le doute, tourment et clé du tourment.
Quelques soient les faits objectifs qui devraient nous amener à un émerveillement salvateur, notre miroir intérieur ne reflète qu'un instant cette image d'enfant privilégié du cosmos. Trés vite, nous nous reconsidérons tel que nous sommes, dans un monde où nous sommes autre parmi les autres, un monde où nos soucis rattrapent nos envols, où nos doutes se transforment en soucis.
C'est pourquoi je ne crois pas à l'efficacité profonde d'une revalorisation par le jeu de la relativisation.
S'il y a une clé qui permet plus de bien-être, elle se trouve dans la maîtrise de l'outil même du malheur : le doute.
Voici ce que je propose : douter des doutes qui nous rongent. Douter des convictions qui nous ruinent.

Le dialogue comme méthode pour la recherche de vérités

La condition humaine... c'est d'abord la mienne. C'est de moi que je pars pour explorer le monde ; c'est mon sentiment de moi, multiplié, projeté, extrapolé à toute ma connaissance, qui me donne l'impression d'en savoir quelque chose - quand ce n'est que moi que j'observe.
Pourtant, si l'observateur s'observant lui-même ne peut, dans son vertige, atteindre sa vérité objective, il suffit d'être à deux pour commencer à défricher notre terrain de recherche. Ainsi procède la connaissance : par comparaison des expériences et recherche des dénominateurs communs, marques des vérités plus objectives. A deux, au moins, nous pouvons espérer atteindre quelque chose de plus universel que nous-mêmes : nous ne parlerons pas que de nous-même en parlant de condition humaine, puisque nous en parlerons l'un avec l'autre.