samedi, janvier 13, 2007

Sur la création

Il n'y a pas de hiérarchie dans les créations, toutes sont spécifiques, originales comme la rencontre d'une personnalité et d'un moment. Banales et uniques, les créations prennent la forme des tensions qu'elles résolvent. Si certaines nous marquent plus que d'autres, c'est qu'elles font mieux resonner les cordes de notre intimité. La qualité d'un créateur tient à sa capacité à provoquer cette reconnaissance: parler à tous, de chacun, quand il ne parle que de soi.

mercredi, mars 02, 2005

Le doute comme méthode pour le bien-être

Coïncidence amusante, tu parles du cosmos pour reconsidérer l'homme et tu nommes ce blog "debut d'une longue aventure intérieure". Carl Sagan, romantique de la science, a réalisé à la fin des années 1970 une série de 13 documentaires ayant pour thème le Cosmos et l'humanité, et l'a sous titré : "a Personal Journey".
Comme la tienne, son approche vise à rappeler à l'homme son extraordinaire originalité : objectivement, à travers le le temps comme à travers l'espace, l'homme est une bête à part, dérisoire et miraculeuse, suspendue sur un fil entre néant et sublime.
Soit. Mais cela ne suffit pas.
Sa conscience de soi et sa capacité d'autodétermination confèrent à l'homme un talent sulfureux et abyssal : le doute, tourment et clé du tourment.
Quelques soient les faits objectifs qui devraient nous amener à un émerveillement salvateur, notre miroir intérieur ne reflète qu'un instant cette image d'enfant privilégié du cosmos. Trés vite, nous nous reconsidérons tel que nous sommes, dans un monde où nous sommes autre parmi les autres, un monde où nos soucis rattrapent nos envols, où nos doutes se transforment en soucis.
C'est pourquoi je ne crois pas à l'efficacité profonde d'une revalorisation par le jeu de la relativisation.
S'il y a une clé qui permet plus de bien-être, elle se trouve dans la maîtrise de l'outil même du malheur : le doute.
Voici ce que je propose : douter des doutes qui nous rongent. Douter des convictions qui nous ruinent.

Le dialogue comme méthode pour la recherche de vérités

La condition humaine... c'est d'abord la mienne. C'est de moi que je pars pour explorer le monde ; c'est mon sentiment de moi, multiplié, projeté, extrapolé à toute ma connaissance, qui me donne l'impression d'en savoir quelque chose - quand ce n'est que moi que j'observe.
Pourtant, si l'observateur s'observant lui-même ne peut, dans son vertige, atteindre sa vérité objective, il suffit d'être à deux pour commencer à défricher notre terrain de recherche. Ainsi procède la connaissance : par comparaison des expériences et recherche des dénominateurs communs, marques des vérités plus objectives. A deux, au moins, nous pouvons espérer atteindre quelque chose de plus universel que nous-mêmes : nous ne parlerons pas que de nous-même en parlant de condition humaine, puisque nous en parlerons l'un avec l'autre.

vendredi, février 04, 2005

début d'une longue aventure intérieure

Pour débuter notre échange sur la condition humaine (rien que ça), je propose de replacer l’homme dans un contexte général, à savoir l’univers. Je me suis laissé dire que si nous réduisions l’univers connu à 1 mètre cube, la matière ne représenterait que 3 atomes.
Imaginons, ce que la terre seule représenterait. En allant encore plus loin dans l’infiniment petit imaginons ce que Mark représenterait. Là nous atteignons le ridicule.
Donc Mark comme l’ensemble de l’humanité ne représente rien dans l’univers.
Et pourtant, si l’on y songe bien, ce Mark en question est d’une incroyable complexité et révèle plusieurs dimensions : émotionnelle (amour, haine, jalousie,…), rationnelle (arithmétique, logique, géographique (euh, est-ce certain ?), déduction, ….), etc…
Cette première approche relativise à l’échelle universelle les problèmes que le petit Mark peut rencontrer dans sa vie de tous les jours et relativise l’importance même de l’existence humaine.
La deuxième approche est complémentaire, puisqu’elle vise à observer ce qui compose notre héros du jour, le petit Mark.
Quelle surprise, le petit Mark est constitué d’un ensemble de cellules encore plus petites que lui, des cellules microscopiques qui assemblées par je ne sais quel miracle compose le petit Mark. Une disposition différente de ces cellules aurait pu produire une armoire ou un arbre, mais non, elles ont choisi de devenir cet être parfait et complexe qu’est Mark.
Vu sous cet angle, le petit Mark devient grand. Ainsi, le grand Mark est la réunion de milliards d’entités. Il est immense, sublime et complexe. Son existence tient du miracle et mérite d’être protégée et admirée. Rien n’est plus important que le grand Mark puisqu’il est une œuvre à part entière. Il est l’œuvre de ces milliards de molécules qui ensemble se sont sublimées pour créer Mark.
Ces deux visions sont complémentaires, puisqu’elles soulignent toute la complexité de l’appréhension de l’homme par l’homme. Pour les barbares, la vie humaine ne vaut que par son utilité ou sa productivité, pour le poète, chaque vie humaine est magique et belle.
Le poète, puisque nous en sommes cher ami, ira même plus loin. Pour ce faire, il basera son opinion (une fois n’est pas coutume) sur la science, notamment sur les découvertes de Lavoisier qui le premier a dit : " rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ".
Si rien ne se crée, le grand Mark n’est une création que par l’unicité de sa composition.
Si rien ne se perd, seule l’unicité du grand-père d’Hervé est morte, chaque particule demeurant bien vivante.
Si tout se transforme, une infime partie du grand-père d’Hervé compose peut être une infime partie de Mark.
Ainsi, le poète en déduira que nous sommes tous uniques mais complémentaires, que nous appartenons à un grand tout et si l’on va plus loin, que nous ne sommes qu’un.
A partir de là, il ne peut plus être question de haine entre les hommes car nous sommes tous frères. Nous ne devons être qu’amour pour notre prochain, car en lui faisant du mal, nous nous faisons du mal.
D’ailleurs, cette idée ressemble beaucoup à l’idée de la réincarnation chère à tes amis indonésiens. Pour dire vrai, elle ressemble plus à l’idée que les bouddhistes se font de la réincarnation : nous ne sommes que la sommation des expériences passées, des vies antérieures.
Je pense que commencer notre dialogue par cette remise à plat, nous permettra sûrement d’imaginer des solutions au bien être de l’homme. Mais pour ça, j’ai besoin de ton avis, de tes idées, voire de tes désaccords. Alors cher ami à bientôt.
Hervé